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共产主义宣言 法语版le manifeste du Parti communiste

共产主义宣言 法语版le manifeste du Parti communiste
共产主义宣言 法语版le manifeste du Parti communiste

Karl Marx

Friedrich Engels (1848)

Manifeste

du

Parti communiste

Un spectre hante l'Europe: le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte Alliance pour traquer ce spectre: le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d'Allemagne.

Quel est le parti d'opposition qui n'a pas été accusé de communisme par ses adversaires au pouvoir ? Quel est le parti d'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé aux opposants plus avancés que lui tout comme à ses adversaires réactionnaires le grief infamant de communisme ?

Il en résulte un double enseignement.

Déjà le communisme est reconnu par toutes les puissances européennes comme une puissance.

Il est grand temps que les communistes exposent, à la face du monde entier, leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances; qu’ils opposent aux fables que l'on rapporte sur ce spectre communiste un manifeste du parti

lui-même.

C'est à cette fin que des communistes de diverses nationalités se sont

réunis à Londres et ont rédigé le manifeste suivant, publié en anglais, fran?ais, allemand, italien, flamand et danois.

I BOURGEOIS ET PROLéTAIRES

L’histoire de toute société jusqu'à nos jours 2 est l'histoire de luttes de classes.

Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, ma?tre de jurande et compagnon, bref oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une lutte ininterrompue, tant?t ouverte, tant?t dissimulée, une lutte qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la disparition des deux classes en lutte.

Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partout une structuration achevée de la société en corps sociaux distincts, une

hiérarchie extrêmement diversifiée des conditions sociales. Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves; au moyen age, des seigneurs, des vassaux, des ma?tres, des compagnons, des serfs et, de plus, dans presque chacune de ces classes une nouvelle hiérarchie particulière.

La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois.

Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société entière se scinde de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes qui s'affrontent directement: la bourgeoisie et le prolétariat.

Des serfs du moyen age naquirent les citoyens des premières communes ;

de cette population municipale sortirent les premiers éléments de la bourgeoisie.

La découverte de l'Amérique, la circumnavigation de l'Afrique offrirent à la bourgeoisie montante un nouveau champ d'action. Les marchés des Indes Orientales et de la Chine, la colonisation de l'Amérique, le commerce colonial, la multiplication des moyens d'échange et, en général, des marchandises

donnèrent un essor jusqu'alors inconnu au négoce, à la navigation, à l'industrie et assurèrent, en conséquence, un développement rapide à l'élément

révolutionnaire de la société féodale en décomposition.

L'ancien mode d'exploitation féodal ou corporatif de l'industrie ne suffisait plus aux besoins qui croissaient sans cesse à mesure que s'ouvraient de nouveaux marchés. La manufacture prit sa place. La classe moyenne industrielle supplanta les ma?tres de jurande: la division du travail entre les

différentes corporations céda la place à la division du travail au sein de l'atelier même.

Mais les marchés s'agrandissaient sans cesse: les besoins croissaient toujours. La manufacture, à son tour, devint insuffisante. Alors la vapeur et la machine révolutionnèrent la production industrielle. La grande industrie moderne supplanta la manufacture; la classe moyenne industrielle céda la place aux millionnaires de l'industrie, aux chefs de véritables armées industrielles, aux bourgeois modernes.

La grande industrie a créé le marché mondial, préparé par la découverte de l'Amérique. Le marché mondial a accéléré prodigieusement le développement du commerce, de la navigation, des voies de communication. Ce

développement a réagi en retour sur l'extension de l'industrie; et, au fur et àmesure que l'industrie, le commerce, la navigation, les chemins de fer se

développaient, la bourgeoisie se développait décuplant ses capitaux et refoulant à l'arrière-plan les classes léguées par le moyen age.

La bourgeoisie, nous le voyons, est elle-même le produit d'un long processus de développement, d'une série de révolutions dans le mode de production et d'échange.

Chaque étape de développement de la bourgeoisie s'accompagnait d'un progress politique correspondant. Corps social opprimé par le despotisme

féodal, association armée s'administrant elle-même dans la commune, ici

république urbaine indépendante, là tiers état taillable et corvéable de la monarchie, puis, durant la période manufacturière, contrepoids de la noblesse dans la monarchie féodale oit absolue, pierre angulaire des grandes monarchies, la bourgeoisie, depuis l'établissement de la grande industrie et du marché, mondial, s'est finalement emparée de la souveraineté politique exclusive dans l’état représentatif moderne. Le pouvoir étatique moderne n’est qu'un comité chargé de gérer les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière.

La bourgeoisie a joué dans l'histoire un r?le éminemment révolutionnaire.

Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du

?paiement ait comptant?. Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse,

de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égo?ste. Elle a supprimé la dignité de l'individu devenu simple valeur d'échange; aux innombrables libertés d?ment garanties et si chèrement conquises, elle a substitué l'unique et impitoyable liberté de commerce. En un mot, à l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.

La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités considérées jusqu'alors, avec un saint respect, comme vénérables. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l'homme de science, elle en a fait des salariés à ses gages.

La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité touchante qui recouvrait les rapports familiaux et les a réduits à de simples rapports d'argent.

La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au Moyenage, si admirée de la réaction, trouvait son complément approprié dans la paresse la plus crasse. C'est elle qui, la première, a fait la preuve de ce dont est capable l'activité humaine: elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d'égypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques; elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les croisades.

La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production et donc les rapports de production, c'est-à-dire

l'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l’ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles

antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de toutes les conditions

sociales, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux stables et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées traditionnelles et vénérables, se dissolvent; les rapports nouvellement établis vieillissent avant d'avoir pu

s'ossifier. Tout élément de hiérarchie sociale et de stabilité d'une caste s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes son[ enfin forcés

d'envisager leur situation sociale. leurs relations mutuelles d'un regard lucide.

Poussée par le besoin de débouchés de plus en plus larges pour ses produit, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, mettre tout en exploitation, établir partout des relations. Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a enlevé, à l'industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont étédétruites et le sont encore chaque jour. Elles sont évincées par de nouvelles industries, dont l'implantation devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui ne transforment plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions du globe les plus

éloignées, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays

même, mais dans toutes les parties du monde à la fois. à la place des anciens besoins que la production nationale satisfaisait, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. à la place de l'isolement d'autrefois des régions et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une

interdépendance universelle des nations. Et il en va des productions de l'esprit comme de la production matérielle. Les oeuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles; et de la multiplicité des littératures nationales et locales na?t une littérature universelle.

Grace au rapide perfectionnement des instruments de production, grace aux communications infiniment plus faciles, la bourgeoisie entra?ne dans le courant de la civilisation jusqu'aux nations les plus barbares. Lebon marché de ses produits est l'artillerie lourde qui lui permet de battre en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plus

opiniatrement hostiles à tout étranger. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production; elle les force à introduire chez elles ce qu'elle appelle civilisation, c'est-àdire à devenir bourgeoises. En il Il mot, elle se fa?onne un monde à son image.

La bourgeoisie a soumis la campagne à la domination de la ville. Elle a crééd'énormes cités; elle a prodigieusement augmenté les chiffres de population des villes par rapport à la campagne, et, par là, elle a arraché une partie importante de la population à l'abrutissement de la vie des champs. De même qu'elle a subordonné la campagne à la ville, elle a rendu dépendants les pays barbares ou demi-barbares des pays civilisés, les peuples de paysans des peuples de bourgeois, l'Orient de l'Occident.

La bourgeoisie supprime de plus en plus la dispersion des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population,

centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence nécessaire de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers

différents, ont été regroupées en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule législation, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier.

Classe au pouvoir depuis un siècle à peine, la bourgeoisie a créé des forces productives plus nombreuses et plus gigantesques que ne l’avaient fait toutes les generations passées prises ensemble. Mise sous le joug des forces de la nature, machinisme, application de la chimie à l'industrie et à l'agriculture, navigation à vapeur, chemins de fer, télégraphes électriques, défrichement de continents entiers, régularisation des fleuves, populations entières jaillies du sol - quel siècle antérieur aurait soup?onné que de pareilles forces productives sommeillaient au sein du travail social?

Nous avons donc vu que les moyens de production et d'échange, sur la base desquels s'est édifiée la bourgeoisie, ont été créés dans le cadre de la sociétéféodale. A un certain stade d'évolution de ces moyens de production et

d'échange, les rapports dans le cadre desquels la société féodale produisait et échangeait, l'organisation sociale de l'agriculture et de la manufacture, en un mot les rapports féodaux de propriété, cessèrent de correspondre au degré de développement déjà atteint par les forces productives.

Ils entravaient la production au lieu de la stimuler. Ils se transformèrent en

autant de cha?nes. Il fallait briser ces cha?nes. On les brisa. Ils furent remplacés par la libre concurrence, avec une constitution sociale et politique appropriée, avec la suprématie économique et politique de la classe bourgeoise.

Nous assistons aujourd'hui à un processus analogue Les rapports bourgeois de production et d'échange, de propriété, la société bourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de production et d'échange, ressemble au sorcier qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées. Depuis des dizaines d'années, l'histoire de l'industrie et du commerce n'est autre chose que l'histoire de la révolte des forces productives contre les rapports modernes de production, contre les rapports de propriété qui conditionnent l'existence de la bourgeoisie et de sa domination. Il suffit de mentionner les crises commerciales qui, par leur retour périodique, remettent en question et menacent de plus en plus l'existence de la société bourgeoise. Ces crises détruisent régulièrement une grande partie non seulement des produits fabriqués, mais même des forces productives déjà créées. Au cours des crises, une épidémie qui, à toute autre époque, e?t semblé une absurdité, s'abat sur la société - l'épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée; on dirait qu'une famine, une guerre d'extermination généralisée lui ont coupé tous ses moyens de subsistance;

l'industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la sociétéa trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d'industrie, trop de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le

développement de lit civilisation bourgeoise et les rapports bourgeois de

propriété; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ces formes qui leur font alors obstacle; et dès que les forces productives triomphent de cet obstacle, elles precipitant dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l'existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses qu'il crée. - Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D'un c?té, en imposant la destruction massive de forces productives; de l'autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond des anciens marchés. Comment, par conséquent ? En préparant des crises plus générales et plus puissantes et en réduisant les moyens de les prévenir.

Les armes dont la bourgeoisie s'est servie pour abattre la féodalité se retournent aujourd'hui contre la bourgeoisie elle-même.

Mais la bourgeoisie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront àmort: elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes - les ouvriers modernes, les prolétaires.

A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu'à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accro?t le capital. Ces ouvriers, constraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise au

même titre que tout autre article de commerce; ils sont exposés, par conséquent, de la même fa?on à toutes les vicissitudes de la concurrence, à toutes les fluctuations du marché.

Le développement du machinisme et la division du travail, en faisant perdre

au travail de l'ouvrier tout caractère d'autonomie, lui ont fait perdre tout

attrait.L'ouvrier devient un simple accessoire de la machine, dont on n’exige que l'opération la plus simple, la plus monotone, la plus vite apprise. Par conséquent, les frais qu'entra?ne un ouvrier se réduisent presque exclusivement au co?t des moyens de subsistence nécessaires à son entretien et à la reproduction de son espèce. Or le prix d'une marchandise, et donc le prix du travailégalement, est

égal à son co?t de production. Donc, plus le travail devient répugnant, plus les salaires baissent. Bien plus, à mesure que se développent le machinisme et la division du travail, la masse de travail s'accro?t, soit par l'augmentation des heures de travail, soit par l'augmentation du travail exigé dans un temps donné, l'accélération du mouvement des machines, etc.

L'industrie moderne a fait du petit atelier du ma?tre artisan patriarcal la grande fabrique du capitaliste industriel. Des masses d'ouvriers, concentrés dans la fabrique, sont organisés militairement. Simples soldats de l'industrie, ils sont placés sous la surveillance d'une hiérarchie complète de sous-officiers et

d'officiers. Ils ne sont pas seulement les esclaves de la classe bourgeoise, de l’état bourgeois, mais encore, chaque jour, à chaque heure, les esclaves de la machine, du contrema?tre, et surtout du bourgeois fabricant lui-même. Ce despotisme est d'autant plus mesquin, odieux, exaspérant qu'il proclame plus ouvertement le profit comme étant son but suprême.

Moins le travail manuel exige d'habileté et de force, c'est-à-dire plus

l'industrie moderne se développe, et plus le travail des hommes est supplantépar celui des femmes et des enfants. Les différences d'age et de sexe n'ont plus

de valeur sociale pour la classe ouvrière. Il n'y a plus que des instruments de travail dont le co?t varie suivant l'age et le sexe.

Une fois achevée l'exploitation de l'ouvrier par le fabricant, c'est-à-dire lorsque celui-ci lui a compté son salaire, l'ouvrier devient la proie d'autres membres de la bourgeoisie: du propriétaire, du détaillant, du prêteur sur gages, etc.

Petits industriels, petits commer?ants et rentiers, petits artisans et paysans, tout l'échelon inférieur des classes moyennes de jadis, tombent dans le

prolétariat; en partie parce que leur faible capital ne leur permettant pas

d'employer les procédés de la grande industrie, ils succombent à la concurrence avec les grands capitalistes; d'autre part, parce que leur habileté est dépréciée par les méthodes nouvelles de production. De sorte que le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population. Le prolétariat passe par différentes phases de développement. Sa lutte contre la bourgeoisie commence avec son existence même.

La lutte est d'abord engagée par des ouvriers isolés, ensuite par les ouvriers d'une même fabrique, enfin par les ouvriers d'une même branche

d'industrie, dans une meme localité, contre le bourgeois qui les exploite directement. Ils ne dirigent pas leurs attaques contre les rapports bourgeois de production seulement: ils les dirigent contre les instruments de production

eux-mêmes; ils détruisent les marchandises étrangères qui leur font concurrence, brisent les machines, mettent le feu aux fabriques et s'efforcent de reconquérir la position perdue de l'ouvrier du moyen age.

A ce stade, les ouvriers forment une masse disséminée à travers le pays et atomisée par la concurrence. S'il arrive que les ouvriers se soutiennent dans une action de masse, ce n'est pas là encore le résultat de leur propre union, mais de celle de la bourgeoisie qui, pour atteindre ses fins politiques propres, doit mettre en branle le proletariat tout entier, et qui possède encore provisoirement le pouvoir de le faire. Durant cette phase, les prolétaires ne combattent donc pas leurs propres ennemis, mais les ennemis de leurs ennemis, c'est-à-dire les vestiges de la monarchie absolue, propriétaires fonciers, bourgeois non industriels, petits-bourgeois. Tout le mouvement historique est de la sorte concentré entre les mains de la bourgeoisie; toute victoire remportée dans ces conditions est une victoire bourgeoise.

Or, avec le développement de l'industrie, le prolétariat ne fait pas que

S'accro?tre en nombre; il est concentré en masses plus importantes; sa force augmente et il en prend mieux conscience. Les intérêts, les conditions

d'existence au sein du prolétariat, s'égalisent de plus en plus, à mesure que la machine efface toute différence dans le travail et réduit presque partout le salaire à un niveau également bas. La concurrence croissante des bourgeois entre eux et les crises commerciales qui en résultent rendent les salaires des ouvriers de plus en plus instables; le perfectionnement constant et toujours plus rapide de la machine rend leur condition de plus en plus précaire: les collisions individuelles entre l'ouvrier et le bourgeois prennent de plus en plus le caractère de collisions entre deux classes. Les ouvriers commencent à former des coalitions contre les bourgeois; ils s'unissent pour défendre leurs salaires. Ils

vont jusqu'à former des associations permanentes, pour être prêts en vue de soulèvements éventuels. ?a et là, la lutte éclate en émeutes. De temps à autre, les ouvriers triomphent; mais c'est un triomphe éphémère. Le véritable résultat de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union de plus en plus large des travailleurs. Cette union est favorisée par l’accroissement des moyens de communication qui sont créés par une grande industrie et qui font entrer en relation les ouvriers de, localités différentes. Or, il suffit de cette prise (le contact pour centraliser les nombreuses luttes locales de même caractère en une lutte nationale, pour en faire une lutte de classes. Mais toute lutte de classes est une lutte politique, et l'union que les bourgeois du moyen age mettaient des siècles àétablir, avec leurs chemins vicinaux, les prolétaires modernes la réalisent en quelques années grace aux chemins de fer.

Cette organisation des prolétaires en classe, et donc en parti politique, est sans cesse de nouveau détruite par la concurrence que se font les ouvriers entre eux. Mais elle rena?t toujours, et toujours plus forte, plus ferme, plus puissante. Elle profite des dissensions intestines de la bourgeoisie pour l'obliger à reconna?tre, sous forme de loi, certains intérêts de la classe ouvrière: par exemple le bill de dix heures en Angleterre.

D'une manière générale, les collisions qui se produisent dans la vieille

société favorisent de diverses manières le développement du prolétariat, La bourgeoisie vit dans un état de guerre perpétuel; d’abord contre l'aristocratie, plus tard contre ces fractions de la bourgeoisie même dont les intérêts entrent en contradiction avec le progrès de l'industrie, et toujours contre la bourgeoisie

de tous les pays étrangers. Dans toutes ces luttes, elle se voit obligée de faire appel au prolétariat, d'avoir recours à son aide et de l’entra?ner ainsi dans le mouvement politique. Si bien que la bourgeoisie fournit aux prolétaires les

éléments de sa propre éducation, c'est-à-dire des armes contre ellemême.

De plus, ainsi que nous venons de le voir, des fractions entières de la classe dominante sont, par le progrès de l'industrie, précipitées dans le

prolétariat, ou sont menacées, tout au moins, dans leurs conditions d'existence. Elles aussi apportent au prolétariat une foule d'éléments d'éducation.

Enfin, au moment où la lutte des classes approche de l'heure décisive, le processus de décomposition de la classe dominante, de la vieille société tout entière, prend un caractère si violent et si apre qu'une petite fraction de la classe dominante se détache de celle-ci et se rallie à la classe révolutionnaire, à la classe qui porte en elle l'avenir. De même que, jadis, une partie de la noblesse passe à la bourgeoisie, de nos jours une partie de la bourgeoisie passe au

prolétariat, et, notamment, cette partie des ideologues bourgeois qui se sont haussés jusqu'à l'intelligence théorique de l'ensemble du mouvement historique.

De toutes les classes qui, à l'heure actuelle, s'opposent à la bourgeoisie, seul le proletariat est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes

périclitent et disparaissent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. Les classes moyennes, petits industriels, petits commer?ants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie pour sauver leur existence de classes moyennes du decline qui les menace. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices; bien plus, elles sont

réactionnaires: elles cherchent à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. Si elles sont révolutionnaires, c'est en considération de leur passage imminent au prolétariat: elles défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs interest actuels; elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer sur celui du

prolétariat.

Quant au sous-prolétariat 1, cette pourriture passive des couches

inférieures de la vieille société, il peut se trouver, ?à et là, entra?né dans le mouvement par une revolution prolétarienne; cependant ses conditions de vie le disposeront plut?t à se vendre et se livrer à des menées réactionnaires.

Les conditions d'existence de la vieille société sont déjà supprimées dans les conditions d'existence du prolétariat. Le prolétaire est sans propriété; ses relations avec sa femme et ses enfants n'ont plus rien de commun avec celles de la famille bourgeoise; le travail industriel moderne, l'asservissement moderne au capital, aussi bien en Angleterre qu'en France, en Amérique qu'en Allemagne, ont dépouillé le prolétaire de tout caractère national. Les lois, la morale, la religion sont à ses yeux autant de préjugés bourgeois derrière lesquels se cachent autant d'intérêts bourgeois.

Toutes les classes qui, dans le passé, se sont emparées du pouvoir essayaient de consolider la situation déjà acquise en soumettant l’ensemble de la société aux conditions qui leur assuraient leur revenu. Les prolétaires ne peuvent s'emparer des forces productives sociales qu'en abolissant le mode

d'appropriation qui leur était particulier et, par suite, tout le mode d'appropriation en vigueur jusqu'à nos jours. Les prolétaires n'ont rien à sauvegarder qui leur

appartienne: ils ont à détruire toute sécurité privée, toutes garanties privées

antérieures. Tous les mouvements ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou dans l'intérêt de minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement autonome de l'immense majorité dans l'intérêt de l'immense majorité. Le

prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se mettre debout, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société officielle.

Bien qu'elle ne soit pas, quant au fond, une lutte nationale, la lutte du proletariat contre la bourgeoisie en revêt cependant d'abord la forme. Le

prolétariat de chaque pays doit, bien entendu, en finir avant tout avec sa propre bourgeoisie.

En esquissant à grands traits les phases du développement du prolétariat, nous avons suivi l'histoire de la guerre civile, plus ou moins larvée, qui travaille la société actuelle, jusqu'à l'heure où cette guerre éclate en révolution ouverte, et où le proletariat fonde sa domination en renversant par la violence la bourgeoisie. Toutes les sociétés antérieures, nous l'avons vu, ont reposé sur

l'antagonisme de classes oppressives et de classes opprimées. Mais, pour opprimer une classe, il faut pouvoir lui assurer des conditions d'existence qui lui permettent au moins de vivre dans la servitude. Le serf est parvenu à devenir membre d'une commune en plein servage de même que le petit bourgeois s'est élevé au rang de bourgeois sous le joug de l'absolutisme féodal. L'ouvrier moderne au contraire, loin de s'élever avec le progress de l'industrie, déchoit de plus en plus au-dessous même des conditions de vie de sa propre classe.

L'ouvrier devient un pauvre, et le paupérisme s'accro?t plus rapidement encore que la population et la richesse. Il en ressort donc clairement que la bourgeoisie est incapable de demeurer plus longtemps classe dirigeante et d'imposer à la société, comme loi impérative, les conditions d'existence de sa classe. Elle est incapable de régner, parce qu'elle est incapable d'assurer l'existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu'elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu qu'il la nourrisse. La société ne peut plus vivre sous sa domination, ce qui revient à dire que l'existence de la bourgeoisie n'est plus compatible avec celle de la société.

L’existence et la domination de la classe bourgeoise ont pour conditions essentielles l’accumulation de la richess e aux mains des particuliers, la formation et l'accroissement du capital; la condition du capital, c'est le salariat.

Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux. Le progrès de l'industrie, dont la bourgeoisie est l'agent sans volonté propre et sans résistance, substitue à l'isolement des ouvriers résultant de leur concurrence, leur union révolutionnaire par l'association. Ainsi le développement de la grande industrie sape sous les pieds de la bourgeoisie la base même sur laquelle elle a établi son système de production et d'appropriation. La bourgeoisie produit avant tout ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables.

II PROLéTAIRES ET COMMUNISTES

Quelle est la position des communistes par rapport à l'ensemble des

prolétaires ? Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres parties ouvriers.

Ils n'ont point d'intérêts qui divergent des intérêts de l'ensemble du

prolétariat.

Ils n'établissent pas de principes particuliers 1 sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement prolétarien.

Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points. D'une part, dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. D'autre part, dans les différentes phases de

développement que traverse la lutte entre prolétariat et bourgeoisie, ils

représentent toujours les intérêts du movement dans sa totalité. Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des parties ouvriers de tous les pays, la fraction qui entra?ne toutes les autres; sur le plan de la théorie, ils ont sur le reste du prolétariat l'avantage d'une intelligence claire des conditions, de la marche et des résultats généraux du mouvement

prolétarien.

Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les partis ouvriers: constitution du prolétariat en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat.

《法语语言学与符号学理论》教学大纲

《法语语言学与符号学理论》教案大纲 一、引论 1.定义:符号学是研究符号及其体系的学科; 2.索绪尔的定义、皮尔斯的定义、巴特的定义; 3.符号学的研究内容:非语言交际手段、社会交际方式、文学与艺术符号; 4.其他符号学:动物交际符号、机械控制符号、生物交流符号、医学病症学; 二、语言学的贡献 1.语言学研究简况 2.索绪尔结构语言学 3.马丁内的二重分节 4.特尼埃的结构句法 5.纪尧姆和鲍梯埃的语言描述 6.哈里斯的分布语法和转换语法 7.乔姆斯基的生成语法 8.结构主义的主要概念 三、符号学理论 1.符号学的基本概念与理论 1)吉罗的符号学 2)莫南的符号学 3)雅-马丁内的符号学 4)巴特的《符号学原理》 2.符号学的研究领域 1)哲学 2)历史学 3)社会学 4)人类学5)心理学 6)文化 7)语言 8)文学艺术等; 9)逻辑符号集、社会符号集、美学符号集; 3.文学与艺术符号 1)小说 2)诗歌 3)戏剧 4)电影 5)广告 6)美术等;

四、叙事作品结构分析 巴特的《叙事作品结构分析导论》 小说结构分析:人物、时间、空间、叙述主体、聚焦与视角等 叙事逻辑 叙事诗学 七、结论:作为方法论的符号学 法语语言学研究生教案大纲 基于法语专业的学生已掌握了法语的语言基础知识,但是对于法语作为一个语言体系尚缺乏完整的整体意识和认识,这门课的教案目的就在于,通过对法语语言现象进行的具体分析,学习,从整体出发进行观察和研究,即把语言看成一个系统。从句法、语义、文体学的角度,还有现行的语篇学的角度对法语语言的内在运行机制进行探讨,通过一年的学习力求明白一般的句法结构以及有别于汉语的特定的句法结构,使学生对法语的语言特性有一定的认识,从而为自由的运用和表达奠定理论基础,做到知其然也知其所以然。 教材选用, , é共同编著的é?内容分五大部分:语言的书写与口语形式,简单句的句法,复合句句法,语法和词汇,语法与交际。在教案中同时以的é和的作为参考教材。 教案方法采用授课与讨论。基本上每次围绕一个主题,一共—个主题 推荐参考中文书:赵振铎《中国语言学史》河北教育出版社;申小龙《汉语与中国文化》复旦大学出版社以及钱冠连老师的《预言全息论》商务印书馆 第一部分: 第一讲:概述(è é) 第二讲:语音学和音位学 第三讲:缀词法和词形学 第四讲:标点符号与连接词 第五讲:句法与简单句 第六讲:动词和动词短语 第七讲:动词时态 第八讲:介词和介词短语 第二部分: 第九讲:句子类型 第十讲:复合句 第十一讲:关系从句

考研英语阅读理解“剥洋葱”句法结构分析笔记

考研英语阅读理解“剥洋葱”句法结构分析笔记(印建坤主讲) “剥洋葱”句法结构分析步骤: 第一步:判断句子中有几个“洋葱”,即独立的句子; 判断方法: 1、看句子中有无and或者or,只有当前后句子并列时,才各自成为一个独立的 “洋葱”; 2、看句子中有无but、yet; 3、有无特殊标点符号: ① 冒号:从命题角度看,如果问题设置在冒号前,往往答案在冒号后面,相反, 如果问题设置在冒号后,往往答案在冒号前面;从长难句解析角度看,冒号前后独立,各自成为一个“洋葱”。 ② 破折号:完全等同于冒号; ③ 分号:前后各自独立成为一个“洋葱”;(标点符号用错除外,看分号后面 主谓宾是否齐全) 第二步:对每一个“洋葱”分别剥皮,第一层皮代表整个“洋葱”的核心主谓宾,此后每一个语法现象代表一层皮; 第三步:把每一层皮分别翻译成中文; 第四步:用设问方式,把每一层皮连接起来。 情感态度题解题思路: Ⅰ、全文情感态度题: 1、情感态度题选项分类: ① 永远不可能成为正确答案的中性词: e.g. indifferent / neutral ② 可以成为正确答案的具有褒义色彩的中性词: e.g. objective / impartial / amazed ③ 永远不可能成为正确答案的贬义词: e.g. biased / puzzled / questionable / panicked ④ 可以成为正确答案的褒义词和贬义词: e.g. critical / pessimistic / optimistic 2、全文情感态度题解题方法和步骤: ① 看选项,排除选项中永远不可能成为正确答案的中性词; ② 看选项,排除选项中永远不可能成为正确答案的贬义词; ③ 看选项,排除选项中的相近选项; ④ 看选项,保留选项中可成为正确答案的褒义词、贬义词以及具有褒义色彩的 中性词; ⑤ 看题干,确定情感态度指向的对象; ⑥ 判断该对象的性质: a.如果该对象与伦理道德观念相符合,就应该选褒义词; b.如果该对象与伦理道德观念相违背,就应该选可以成为正确答案的贬义词;c.如果该对象在伦理道德观念中还没有成为定论(例如:安乐死,大学生结婚),就应该选具有褒义色彩的中性词;

从句法结构的关系意义出发解析

划分句子成分 从句法结构的关系意义出发,对句子作成分功能或作用分析的方法叫句子成分分析法,即用各种方法标出基本成分(主语、谓语、宾语)和次要成分(状语、补语)。 句子成分有六种——主语、谓语、宾语、定语、状语、补语。 汉语句子成分口诀: 主谓宾、定状补,主干枝叶分清楚。 定语必居主宾前,谓前为状谓后补。 状语有时位主前,逗号分开心有数。 一、主语多表示人或事物,是句子里被陈述的对象,在句首能回答“谁”或者“什么”等问题。可由名词、代词、数词、名词化的形容词、不定式、动名词和主语从句等来承担。例如: (1)今天晚上特别冷。 (2)明天这个时候,我们‖就可以走出戈壁滩了。 以动作、性状或事情做陈述的对象的主语句。例如: (1)笑是具有多重意义的语言。 (2)公正廉洁是公职人员行为的准则。 二、谓语是用来陈述主语的,能回答主语“怎么样”或“是什么”等问题。谓语可以由动词来担任,一般放在主语的后面。 (1)动词性词语经常做谓语。例如: 他只答应了一声。 南海一中留下许多人的梦。 我最近去了一趟北京。 (2)形容词性词语也经常做谓语。例如: 太阳热烘烘的。 人参这种植物,娇嫩极了。 说话要简洁些。 (3)主谓短语做谓语。例如: 这件事大家都赞成。 任何困难‖她都能克服。 大家的事情大家办。 (4)名词性词语做谓语。这种情况很少见,有一定的条件限制。可参考文言文中的判断句。例如: 鲁迅浙江绍兴人。

明天教师节。 她大眼睛,红脸蛋。 三、宾语往往表示动作支配的对象,并且总是处在动词的后头。可由名词、代词、数词、名词化的形容词、不定式、动名词、宾语从句等来担任。 (1)名词性宾语。例如: 玫瑰花我给你们俩十朵,给你紫红的,给她粉红的。 (2)谓词性宾语。例如: 最有效的防御手段是进攻。 谁说女子不如男? 早上一起床,大家发现风停了,浪也静了。 四、定语是名词性词语的修饰成分。可以由名词,形容词和起名词和形容词作用的词,短语担任。如果定语是单个词,定语放在被修饰词的前面,如果是词组,定语放在被修饰词的后面。 (1)描写性定语,多由形容词性成分充当。例如: 弯弯曲曲的小河。青春气息。风平浪静的港湾。 (2)限制性定语:给事物分类或划定范围,使语言更加准确严密。例如: 晓风残月中的长城。野生动物。古城大理的湖光山色。 (3)助词“的”:定语和中心语的组合,有的必须加“的”,有的不能加“的”,有的可加可不加。 单音节形容词作定语,通常不加“的”,例如:红花、绿叶、新学校、好主意等。 双音节形容词作定语,常常加上“的”,特别是用描写状态的词,例如:晴朗的天、优良的传统、动听的歌声、粉红的脸等。 五、状语状语是动词性、形容词性词语的修饰成分。可以由副词、短语以及从句来担任。 (1)描写性状语:主要修饰谓词性成分,有的是描写动作状态,有些是限制或描写人物情态。例如: 他突然出现在大家面前。小李很高兴地对我说。 (2)限制性状语:主要表示时间、处所、程度、否定、方式、手段、目的、范围、对象、数量、语气等。例如: 午后,天很闷,风很小。白跑一趟。她的身上净是水。 (3)助词“地”:助词“地”是状语的标志。状语后面加不加“地”的情况很复杂。单音节副词做状语,一定不加,有些双音节副词加不加“地”均可,例如“非常热︰非常地热”。形容词里,单音节形容词做状语比较少,大都也不能加“地”,例如“快跑、苦练、大干”。多音节形容词有相当一部分加不加都可以,例如“热烈讨论︰热烈地讨论/仔细看了半天︰仔细地看了半天”

德语陈述句句法结构解析1

Modern Linguistics 现代语言学, 2015, 3, 46-55 Published Online May 2015 in Hans. https://www.wendangku.net/doc/448459327.html,/journal/ml https://www.wendangku.net/doc/448459327.html,/10.12677/ml.2015.32006 The Syntactic Structure of German Declarative Sentences1 Chien-Chun Lin Department of Foreign Languages and Literatures, National Taiwan University, Taipei, Taiwan Email: chienchunlintw@https://www.wendangku.net/doc/448459327.html, Received: Jan. 18th, 2015; accepted: Feb. 4th, 2015; published: May 12th, 2015 Copyright ? 2015 by author and Hans Publishers Inc. This work is licensed under the Creative Commons Attribution International License (CC BY). https://www.wendangku.net/doc/448459327.html,/licenses/by/4.0/ Abstract Languages play a vital role in communication and the exchange of ideas among people. A primary aim of learning a foreign language and being proficient in it is to be able to understand and ex-plore another country’s culture, history, society and so on. The German language belongs to the Indo-European languages. As an important European language, German is the closest one to Eng-lish. The major difference between the two is the higher complexity of German grammar which comprises a vaster set of rules. In contrast to the current German grammar references und specia-lized literature of German linguistics, this paper focuses on the deconstruction and analysis of declarative sentences to find the regulations followed in the arrangement of their syntactic struc-ture. Furthermore, this paper also depicts the flexibility of German syntax which allows for wider possibilities in sentence structure, and the nuances of this phenomenon in both spoken and writ-ten discourse. All of this will acquaint learners with the complexity of German syntax, in hopes of providing a tool that will guide them to use this language more accurately and freely. Keywords German Grammar, German Syntax, German Didactics, Linguistics 德语陈述句句法结构解析1 林倩君 台湾大学外国语文学系,台北,台湾 1本论文的成果来自笔者在德国留学期间对德语语言学相关领域研习的积累和后来于德语教学实践中的探索和经验。在此要特别感谢德国海德堡大学德文系Friedrich Strack教授对相关语言现象之议题的指教和富有成效的讨论。

法语自学考试大纲

[00841] 法语自学考试大纲 浙江省教育考试院 二○○八年十二月 指定用书:《大学法语简明教程》,薛建成主编,外语教学与研究出版社2008年1月第1版 参考用书:《大学法语简明教程辅导手册》薛建成主编外语教学与研究出版社 1997年《新大学法语》(1-2册) 李志清主编高等教育出版社 2003年7月第1版一、课程性质和学习目的 二外法语是全国高等自学考试英语专业本科阶段的一门必考课程。 本课程的教学目的是培养学生具有初步的听说读写译能力,使学生初步掌握法语的基本知识和基本技能,并为进一步学习法语打下基础。 本课程与英语专业课程相辅相成。它作为一门基础课,有赖于专业英语的深厚功底和学习技巧,使应考者借助英语学习的有效方法,掌握一定的法语词汇和语法知识。另外,应考者可以通过英法两种语言自觉或无意识的对比,认识两种语言各自的特点,在构词、动词时态、句法结构等方面的异同,发现法语的特征和必须掌握的要点,如时态、语式、句法结构的细腻和严谨等特点。 二、课程内容与考核目标 本教材共36课: 语音阶段4课,基础阶段32课,其中4课复习练习。基础阶段课程由课文、词汇表、日常会话(SAVOIR DIRE)、文化知识(SAVOIR VIVRE)、注释、语法、练习、阅读课文和复习课组成。 I.语音阶段(1-4课) 语音阶段的特点是语音和语调并重。通过学习语音和开展拼读练习,掌握正确的发音和读音规则,培养应考者认读和拼写能力。通过学习和朗读课文,巩固语音,熟悉语调。语音语调的训练应贯串学习的全过程。应考者在借助录音学习的过程中, 除掌握正确的发音外, 还应注重并掌握课文、词汇、语法、数词和注释部分的内容,以便打下扎实的基础。 课程内容: 1、PHONETIQUE (语音)含元音、辅音和半元音, 以及EXERCICES DE PHONETIQUE (语音练习)。 2、TEXTES(课文)、COMPTONS(数)和VOCABULAIRE(词汇)是巩固语音语调,入门学习的必备知识。 3、NOTES(注释)实为基础语法介绍。 考核要求: 1、疑问句、肯定句、否定句等 2、人称代词、冠词、数词、动词变位等 II.基础阶段(5-36课) 第5课四季 漫长的冬季 第6课去国立图书馆 附近有邮局吗? 第7课我学中文 米歇尔睡得早 第8课去看一部中国电影 中国之行 第9课在商店 第10课在客厅 第11课复习练习 第12课看病 出诊 第13课让有罪吗? 我设法打电话……

论隐喻在法语语言教学中的作用

?91?  哈尔滨职业技术学院学报 2012年第6期 J o u r n a l o f H a rb i n Vo c a t i o n a l & T e c h n i c a l C o l l e g e 一、认知语言学理论简介 认知语言学脱胎于生成语言学。以Lack off 为代表的学者提出的“认知语义学”主张表层句子形式的底层应该是一个语义结构而不是一个句法结构[1]。这种语义结构是一个概念结构,概念结构包含的该概念角色的数量是从认知上限定的。认知语言学认为,语言不是直接表现和对应于现实世界的,而是通过认知构建把语言表达和现实联系起来的,客观世界进入人的视野都是通过语言折射实现的。 认知语言学的哲学基础是体验哲学。按照这种观点,心智、思维等产生于人与外部世界的相互作用,而在此过程中,人可通过自己的身体获得经验。例如人们会理解数量较多为上、较少为下,正如我们把更多的东西添加到一堆东西之上,这堆东西的高度就会上升。水流也是这样,随着水龙头的水不断地流下,水池里的水面就会逐渐上升。类似的经验在我们日常生活中反复经历,因此我们就自然而然地总结出高度与数 量的对应关系了。[2] 以下是汉语和法语中体现的上与下对比的实例[3]: 汉语:工资上涨;消费下降;温度上升;速度下降;社会前进;阳春白雪;下里巴人 法语:Les professeurs se sont élev és beaucoup dans l ’échelle sociale en Chine depuis la r éforme et l ’o uv ert ure.(中国自改革开放以来,教师的社会地位得到了很大的提高。) Avant, il était l ’esclave des propri étaires ;maintenant, il est devenu le maitre de sa propre vie.(过去他是奴隶,现在他成了自己命运的主人。) Cette voiture me plaisait beaucoup, mais j ’ai recul é devant son prix.(我非常喜欢这辆汽车,但它的价格让我望而却步。)[收稿日期]2012-09-03 [作者简介]吴小锋(1979-),男,湖北荆门人,无锡职业技术学院外语系教师。 中图分类号:G642 文献标识码:A 文章编号:1008—8970—(2012)06—0091—02 论隐喻在法语语言教学中的作用 吴小锋 (无锡职业技术学院, 江苏 无锡 214121) 摘要:隐喻存在于我们的思维之中,它是通过一种具体的概念去理解和体会另一种抽象的修辞手段。本文列举了隐喻的 分类,并分析了隐喻产生的认知根源,在此基础上提出:隐喻思维能力的培养对法语语言教学的重要意义。 关键词:隐喻;分类;认知根源;法语语言教学 二、隐喻认知理论 隐喻研究源远流长。在国外,隐喻研究开始于亚里士多德时期,他认为隐喻就是用一个词代替另一个词来表达同一意义的语言手段,是语言中的非正常现象。因此,作为一种纯语言现象,隐喻是可有可无的,它是为了制造特殊的修辞或者交际效果而采用的一种表达方式。一个好的隐喻多具有新奇感,从而可使语句表达更生动。 如广西情歌中所唱:妹是桂花香千里,哥是蜜蜂万里来;蜜蜂见花团团转,花见蜜蜂朵朵开。再如法国诗人Baudelaire 诗歌所写:Et ton corps se penche et s ’allonge 你身子躺直Comme un fin vaisseau 像一艘制造精良的海船Qui roule bord sur bord et plonge 在航行中左右摇荡 Ses vergues dans l ’eau 把桅桁浸入水中诗中比喻本体是ton corps ,喻体是un fin vaisseau ,比喻词是comme ,相似点则为les mouvements du corps et du navire 。可见为了使语言不落俗套、表现新颖,人们往往会追求新奇的表达方法。这种求新猎奇的需求成为隐喻广泛使用的一个原因, 而恰当使用隐喻可大大增强语言的修辞效果,达到打动人心、引发共鸣的目的。 1980年,Lackoff 与Johnson 合著的《我们赖以生存 的隐喻》[4] 开辟了一条新的从认知角度来研究隐喻的途径。他们认为,隐喻无处不在,它影响着我们的思维。隐喻由两个域组成:一个是相对清晰的始源域,另一个是结构相对模糊的目标域。隐喻就是通过始源域的图式结构映射到目标域上,让我们通过始源域的结构来构建和理解目标域。但这种隐喻映射不是随意产

句法结构STD

句法结构 第一节汉语的分句铺排与英语SV主干结构 先看两例: 1. 中世纪时期,手工业者就已开始专门制造产品,商人也开始专营商品销售, 出现的店铺越来越多,商贸活动迅猛发展。The Middle Ages saw a boost in the activity of trading as the merchants and producers began specializing in making and selling goods and shops appeared in growing number. 2. 我们国家大,人口众多,经济落后,农业要搞上去,最重要的还是依靠一系 列正确的政策调动农民的积极性,自力更生,艰苦奋斗。Agriculture advancement in so vast a country, with such a large population and backward economy as in China, requires above all else mobilizing, by means of a series correct of policies, the initiative of the farmers to work hard and self-reliantly. thought pattern of native thought pattern of native thought pattern of native English speakers Semitic speakers eastern language speakers (Xu Yulong, 2002, pp.232-233) 上述两例为汉语的分句平行铺排结构,句式松散,呈线性递进,相比之下,英译文则句式紧凑严谨,语义逻辑关系层次分明,语义标记形式外露,形成以SV为主干的空间搭架句式结构,汉、英对比,差异鲜明。 汉语多个分句线性铺排的句式结构充分体现了汉语重“神摄”,重“意合(parataxis)”的构句特点。这类句子结构上无焦点(focal point),全句由多个分句按时间事理顺序平行铺排,结构轻短松散,各分句以意相连,形式上看不出明显的语义形态标记,句中各语法成分隐含在词语铺排的线性流程中,分句与分句间的关系或承上启下,互为呼应,或语气连贯,层层递进,形成了“视点上流动,形态上松散,内容上完整的格局”(申小龙《历史的反拨:中国文化语言学》,1989),其视点不是机械地固定在句子的某一点上,而是按逻辑事理顺序散点展开,随韵律节奏流动转折,句子的表达功能及构造信息就蕴含在这种独特的铺排

剥洋葱式句法结构分析

剥洋葱式句法结构分析详解 在考研英语里长难句是我们读懂文章和翻译的核心障碍,要想读懂这样的长难句就不能按照普通的阅读方法从句子的第一单词开始来读,应该找到一个真确的被无数英、美国家的外国人潜意识里使用的读句子的方法来读。具体分为如下4步: 第一步、确定句子有几个洋葱(一个完整的句子为一个洋葱,有时一个句号却有好几个完整的句子)。确定的方法有: 1、看句子里有没有and,如果有看这个并列句是什么并列句,如果是句子并列就说明有2个或多个洋葱每个洋葱应该独立剥皮; 2、看句子里有没有but , yet,如果有就说明他们的前后是独立的,有2个或多个洋葱每个洋葱应该独立剥皮,但是也有特殊情况如 But I am a man.这个句子虽然有but,但是还是一个洋葱; 3、看句子里有没有特殊的标点符号,包括分号、冒号和破折号,如果有就说明他们前后的句子独立各自成为洋葱。 第二步、给句子剥皮。每构成一个独立的语法就构成一成皮。 第三步、把每层皮翻译成中文 第四步、把很多简单的中文句子组合成中文长句 例如She, who is her mother's daughter, is a girl of beauty which is envied by Lily whose ugliness is so famous in New York where there are so many poors who have a lot of children forbidden to go to school in which they can study how to live in the tedious world, which we all know. 解析:这个句子看起来很简单,其实很多学生却心中有千言万语不知道从何说起。按照剥洋葱句子结构分析的方式,如下:

浅谈加拿大法语的英式化

浅谈加拿大法语的英式化 发表时间:2011-09-16T15:43:27.280Z 来源:《学园》2011年6月12期作者:谷若峥 [导读] 加拿大法语受地理环境及历史环境的影响,发展出异于法国法语的特点,其中尤为突出的就是它的英式化现象。 谷若峥黑龙江大学西语学院 【摘要】加拿大法语和法国法语虽然属于同一种语言,但由于两者分别在加拿大和法国这两种不同的环境下发展了两个多世纪,所以两者之间存在一定的差异。加拿大法语受地理环境及历史环境的影响,发展出异于法国法语的特点,其中尤为突出的就是它的英式化现象。目前,国内对加拿大法语的英语化现象已有很多研究,但从语言变体角度分析这一现象还不明显多见,本文借助这一社会语言学理论,研究加拿大法语书面语和口语的英式化现象及其发展趋势,希望开辟出该领域的一个新视角,所以,也为该研究领域今后的发展开拓一种新思路。 【关键词】法语加拿大英式化趋势 【中图分类号】H32 【文献标识码】A 【文章编号】1674-4810(2011)12-0027-02 加拿大是一个典型的移民国家,也是一个双语国家,1969年通过的首部《官方语言法》正式确定了其官方语言为英语和法语。加拿大既是英联邦的成员,又是法语国家与地区组织的成员。早在17、18世纪,法国人就率先来到魁北克这一地区。法语自然也成为该地区言语交际的主角,但民族语言的命运与民族政治的命运息息相关。19世纪,随着英国殖民者的武力入侵和美国经济腾飞带来的文化渗透,统治者的语言逐渐浸入到加拿大法语中来。从环境位置上看,魁北克地区已经完全被英语区包围,在北美洲这个英裔人世界中生活了近400年后,英语化已成为加拿大法语的最大特点之一。尽管魁北克人不断采取一些语言抵制政策,如法律上的限制,法语也只能在课堂教学、家庭交际、宗教事务活动中保持绝对地位,而在公共行政、商务金融、工业科技中均伴有英语的使用。因此,英语外来词充斥了加拿大法语语言,从日常口语到书面语中的词汇句型乃至语法,英语都极大地改变了加拿大法语。 一加拿大法语书面语的英式化 1.按英语的书写习惯写法语单词 相互借词,在英语和法语良好总语言中是一种较为常见的书写现象。借词后虽然保持原意,但应有各自的拼写规律,所以在写法上也 不尽相同。而加拿大法语由于受英语的影响较大,往往混淆这一点,例如 在书面语中,加拿大法语习惯用英语表达形式来书写时间和日期。如:2010年10月19日就常写成oct. 24. 2010,不用法国法语的形式24. oct. 2010。下午5点常写成5:00 p.m.而不用17h。数词的书写也受到英语的影响,法国法语中的个别数词有连词连接,如trente-et-un, cinqant-et-un。而加拿大法语却按照英语的表达方式trente-un(thirty one), cinqant-un(fifty one)。还有一些词是按照英语发音书写的加拿大法语词,比如canne(can;罐头),mappe(map;地图),breuvage(brewage;冷饮料)等。 2.按英语的语法习惯组织法语句式结构 英语化表达方式是一种偏离正规法语语法的表达模式,从语法角度讲,这也可以称为是正规语法的错误使用。如要在口语中出现是在所难免的,在书面语这样有斟酌时间的表达方式中其实就应该回避的。但在加拿大法语中,书面语的语法中随处可见英语化的现象,这种英式的书面表达法已经成为加拿大法语的主要特点之一。国内很多这方面的语言研究者对加拿大法语在古词、动词、介词等词汇方面都作了较为深入的探讨,笔者在这里就不再赘述了,下面主要从句法结构上对加拿大法语的英语化特点做一些尝试性的分析。 第一,相似的语法结构,多采用英式表达,这是加拿大法语在语法上显示出的一个重要特点。现在分词是在法语和英语中都存在的一个语法现象,但在这两种语言中该语法的使用规则和表达含义颇有差异。加拿大的报刊杂志中,常见现在分时的使用,但大多与英语的语法结构相近而偏离法语语法的要求。如,Le journaliste l’a vue chantant avec expression. (记者见到她极富表现力的演唱。)这是一个英式法语的典型例子,英语中有大量动词的结构是:动词+sb+doing sth.而在法语中正确的表达方式应该是:Le journaliste l’a vue chanter avec expression. 第二,被动语态又是一个在法语和英语中同时存在的语法现象。但在法语中,主动语态是占有绝对地位的。只有在为了突出思想的差异,表现丰富的手法,或者为了强调主语的重要性时,法国人才使用被动语态。所以在法语中,被动语态和主动语态所表达的含义并不相同。但是加拿大法语由于受英语的影响,在很多情况下都会滥用被动语态。比如,一则加拿大新闻中有这样一句话:Les routes sont dites dangereuses dans tout l’Etat. 这就是一句按照英语的语法习惯表达被动语态的例子,这句话基本结构上已经偏离了法语语法的规则。法国法语的表达方式应该是:On rapporte que toutes les routes de l’Etat sont dites dangereuses. 二加拿大法语口语的英式化 在日常口语中,英式的法语比比皆是。许多魁北克人既会讲法语也会讲英语,他们常常把英语的词汇、句型换成法语的词汇句型交叉使用。随着时间的推移,这种英语化的法语表达被广泛接受并使用,成为加拿大法语口语的一大特色。 1.按照英语的发音习惯读法语单词 Cent复数形式时加s的发音:Elle a donné dix cents(s发音)à cette vendeuse. 以er结尾的英语外来词有时发成è, 有时发eur,有时则两种情况混用:Best-seller(畅销书)中的er发成eur;pullover(套头毛衣)中的er既可发成è也可发成eur。 法语发音规则要求对外来词,一般采用法语发音方式,例如:不能将camping发成came-ping,也不能将chèque发成tchèque。加拿大法语地区的人熟悉英语发音,因此,在日常交际中容易出现上述错误。加拿大法语中英语借用词词末的发音也依照英语发音,如:photostat, srandard, thermostat等词末的字母都要发音。 2.按英语表达方式使用法语词句 由于加拿大法语区的人们大多会英语,所以受其影响,该地区的人们语言思维方式英语化的趋势十分明显。尤其是在口语交际中,由于口语表达对语言的准确性要求较低,所以,人们在脱口而出的瞬间或多或少都会被常接触的另一种语言表达方式所影响。如:Merci(谢谢).Bienvenu. 回答不客气时,英语惯用的是welcome,法语中则直接用来与其意义相对的词使用,甚至有时也能听到直接用welcome作答的。再如,打电话时问对方是谁,法国法语的表达是 Qui est à l’appareil? 而加拿大法语的表达是 Qui parle? 这是套用英语的表达 Who

浅谈加拿大法语的英式化

浅谈加拿大法语的英式化 【摘 要】加拿大法语和法国法语虽然属于同一种语言,但于两者分别在加拿大和法国这两种不同的环境下发展了两个多世纪,所以两者之间存在一定的差异。加拿大法语受地理环境及历史环境的影响,发展出异于法国法语的特点,其中尤为突出的就是它的英式化现象。目前,国内对加拿大法语的英语化现象已有很多研究,但从语言变体角度分析这一现象还不明显多见,借助这一社会语言学理论,研究加拿大法语书面语和口语的英式化现象及其发展趋势,希望开辟出该领域的一个新视角,所以,也为该研究领域今后的发展开拓一种新思路。【关键词】法语 加拿大 英式化 趋势

加拿大是一个典型的移民国家,也是一个双语国家,1969年通过的首部《官方语言法》正式确定了其官方语言为英语和法语。加拿大既是英联邦的成员,又是法语国家与地区组织的成员。早在17、18世纪,法国人就率先来到魁北克这一地区。法语自然也成为该地区言语交际的主角,但民族语言的命运与民族政治的命运息息相关。19世纪,随着英国殖民者的武力入侵和美国经济腾飞带来的文化渗透,统治者的语言逐渐浸入到加拿大法语中来。从环境位置上看,魁北克地区已经完全被英语区包围,在北美洲这个英裔人世界中生活了近400年后,英语化已成为加拿大法语的最大特点之一。尽管魁北克人不断采取一些语言抵制政策,如法律上的限制,法语也只能在课堂教学、家庭交际、宗教事务活动中保持绝对地位,而在公共行政、商务金融、工业科技中均伴有英语的使用。因此,英语外来词充斥了加拿大法语语言,从日常口语到书面语中的词汇句型

乃至语法,英语都极大地改变了加拿大法语。 一加拿大法语书面语的英式化 1.按英语的书写习惯写法语单词 相互借词,在英语和法语良好总语言中是一种较为常见的书写现象。借词后虽然保持原意,但应有各自的拼写规律,所以在写法上也不尽相同。而加拿大法语于受英语的影响较大,往往混淆这一点,例如: 加拿大法语英语法语 地址addresseaddressadresse 套间apartementapartmentappartement 在书面语中,加拿大法语习惯用英语表达形式来书写时间和日期。如:2010年10月19日就常写成oct.24.2010,不用法国法语的形式24.oct.2010。下午5点常写成5:00而不用17h。数词的书写也受到英语的影响,法国法语中的个别数词有连词连接,如trente-et-un,cinqant-et-un。而加拿大法语却按照英语的表达方式trente-un,cinqant-un。还有一些词

法语公选课程内容设置浅析

法语公选课程设置浅析 为了满足社会及学生需求,高校纷纷开设了法语公选课。但公选课的特点是周期短、课时少,而法语又是一门复杂和严格规范的语言。如果按照传统的外语教学方式,从语音到语法一一讲授,只能使课程显得仓促枯燥,学生很难入门,更难坚持学习下去。如何在有限的时间里,让学生了解学习法语的重要意义,掌握学习方法并快速入门,同时又能体现课程内容的趣味性和实用性,让学生们从这门课中真正受益,这是对大学法语公选课的现实要求。 一,法语公选课开设的意义 有人说:“你拥有了几种语言,就相当于你拥有了几种人生!” 法语是世界上最美的语言之一,也是除英语以外使用最广泛和重要的国际语言,也是联合国和许多国际组织及二十多个国家的正式官方语言。。二十一世纪全球一体化的趋势日益明显,随着中法两国在文化、科技、商贸等到各个领域的交流不断深入和发展,未来社会急切需求能熟练运用法语并深谙西欧社会文化的复合型人才。对于学生来说,学好法语,不失为人生道路上自身发展的捷径。 学习法语不仅有助于学习另一门语言,尤其是拉丁语系的语言(如西班牙语、意大利语、葡萄牙语和罗马尼亚语),还有助于学习英语,因为法语为现代英语贡献50%的词汇。大学法语公选课正是为了学生扩宽知识,了解世界文化,为今后深造或者就业创造有利条件。 二,法语公选课授课内容设计

大学法语公选课不以应试为目的,所以应该适度地改变传统的外语教学方式。但想通过几次法语课就能实现“法语百日通”是不现实的,那么这门课该如何定位呢?“授之鱼,不如授之予渔”。可以通过设计,使有限的课程内容对学生起到激发兴趣、吸引入门,传授方法的作用。为了达到这个目的,教学内容要易懂易学,课程设计必须从授课对象的特点出发。。 大学法语公选课是以非法语专业学生为授课对象,法语零基础,但是他们学习英语都在十年以上,具有一定的英语基础。而法语和英语有着密切的关系,英语单词60%以上来源于法语,而且两种语言语法体系也非常相似。 可见,通过对比英法两种语言的异同,一方面可以在有限的时间里让学生法语轻松入门,另一方面又可以调动学生已有的英语知识。学生们了解到学习法语有助于学习英语,加深对英语的记忆和理解,使得法语公选课具有了实用性,激发学生学习兴趣和动力。笔者从以下几个方面设对课程内容进行了设计。 (一)法语与英语的历史渊源 法语和英语都属于印欧语系,细分为罗曼语族和日耳曼语族。法语对英语的影响有着悠久的历史。1066年海司丁斯战役后,讲法语的诺曼人入侵英国。此后三百年间,法语成为了英国上层人士使用的语言。19世纪法国在国际事务中的主导地位,使得法语成为欧洲在教育、科学、外交和艺术的主导语言,所以法语通常被看作是一门文化语言。 这些影响一直延续到今天。在世界五大洲,有两亿人讲法语。国际通用的语言只有英语和法语。法语任然号称“宫廷语言”,“社交语言”,“淑女语

1-9. 第一课 法语与法国

第一课Le?on Un 法语与法国 一、法语的起源 人称“法语千年”,法语起源并发展至今,已走过千年历程。 法语属印欧语系拉丁语族,又称罗曼语族(langues romaines)。意大利语、葡萄牙语、西班牙语、罗马尼亚语等语言均属同一语族。这些语言都是古拉丁语的延续。 历史上强大的古罗马帝国使用的语言是拉丁语(le latin),他们长期穷兵黩武,在不断扩大他们版图的同时也将其语言带到其征服的土地上。 公元前58年――公元前51年,罗马帝国的军队征服了法国祖先居w 1住的高卢地区(la Gaule),拉丁语随着军队、商人广为传播。在古罗马人未征服高卢之前,当时境内的居民是高卢人(Gaulois), 他们使用的语言属塞尔特语族,即我们常说的高卢语,高卢语与拉丁语同属印欧语系,但和拉丁语相距悬殊。凯撒将军征服了高卢(现在的法国)之后,拉丁语渐渐深入民间,代替了高卢语和法国各地的方言,但高卢地区的拉丁语仍或多或少受到了高卢语的影响,逐渐形成当时百姓的口头语言――民间拉丁语(le latin populaire),而书面拉丁语只为法语提供了一些词汇和构词词素。 公元五世纪,欧洲日耳曼部落入侵高卢,最后法兰克人占据了整个高卢的大部分地区,他们使用的语言是印欧语系的日耳曼语。日耳曼语的词汇与发音不可避免地被融入高卢地区的语言中。现在法语里还保存着一部分日耳曼语中关于战争、法规以及一些日常使用的词,尤其以战争词汇居多,如guerre(战争),orgueil(骄傲),maréchal(元帅)等。 公元八世纪中叶,高卢地区原来的民间语言已经完全变为一种新的语言,经过长时期各种语言的不断渗透,其语音的变化非常明显,古法语开始产生。高卢境内流行的古法语,由于流传地域不同,也有很多的区别。主要可以分为南北两种,南部的语言叫做奥克语,北方的语言叫做奥易语。 公元842年,秃子查理宣布 ?斯特拉斯堡誓词 ?,被认为是法语正式形成的

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